La sécheresse, facteur d’aggravation du développement de la forêt

La santé de nos forêts est au cœur des préoccupations de la filière et des professionnels qui la compose. En effet, les sécheresses successives, induites par le réchauffement climatique, affaiblissent l’ensemble des forêts françaises.

sécheresse forêt

La sécheresse, un phénomène de plus en plus récurent

Il y a toujours eu, depuis les premiers relevés météorologiques, des épisodes de sécheresse et/ou de chaleur. Seulement leur fréquence et surtout leur amplitude (intensité et durée) se sont accrues. Les hivers sont plus doux et pluvieux qu’auparavant et les étés plus secs et plus chauds. Mais des sécheresses ont également lieu aux intersaisons, ce qui nuit à la richesse des sols et à leur capacité de rétention en eau et en minéraux. Le sol est comme une éponge laissée trop longtemps de côté : trop sèche ou trop imbibée, elle n’absorbe et ne retient plus rien, ni eau ni éléments nutritifs.

 

Conséquences de la sécheresse sur la forêt

La fréquence et l’intensité des sécheresses, et d’autres aléas climatiques en général, empêchent toute adaptation naturelle des forêts et favorisent le développement de problèmes sanitaires. Le manque d’eau crée un état de stress chez l’arbre qui le rend attractif aux pathogènes (insectes, champignons, etc.). Il entraîne également une embolie, des blessures cellulaires, une chute précoce du feuillage et potentiellement la mort d’une partie du système racinaire. Ces épisodes de stress chroniques que sont les périodes de sécheresses, ou de trop fortes pluviométries, se répercutent directement sur les fonctions vitales de l’arbre.

On ne constate les effets d’un stress hydrique que l’année suivante. L’arbre ne pourra reprendre une activité normale que s’il bénéficie d’une année sabbatique en matière d’aléas climatiques majeures, donc en n+2. Si les épisodes de stress sont réguliers, alors leurs dégâts se cumulent d’année en année, et la longévité de l’arbre en est raccourcie. Ce qui n’a pas pu être réparé à temps durant la phase de végétation, ne le sera jamais puisque l’arbre ne peut pas assurer de front : croissance, reproduction ET protection. Son fonctionnement est donc mis en péril un peu plus chaque année jusqu’à ce que plus aucune sève ne puisse circuler entre les racines et le feuillage.

Afin de surveiller l’évolution sanitaire des forêts et de tenter de trouver des solutions à ces problèmes, les professionnels de la filière (gestionnaires, transformateurs…), les services de l’Etat et les collectivités se réunissent 2 fois par an au sein d’un Comité régional de surveillance sanitaire (CRSS) pour échanger sur les différentes problématiques comme : le « rouge physiologique » sur les plantations de douglas, l’effet direct des sècheresses sur le sapin pectiné, le chêne ou encore le hêtre, les scolytes sur l’épicéa, les géométrides et la processionnaire sur le chêne, le sphaeropsis sur les pins… De nombreux problèmes sont observés et des solutions « pratiques » sont discutées. Cependant, en terme de traitement « curatif », hormis l’évacuation des bois touchés au plus vite, il n’existe que très peu (voire pas) de moyens de lutte directe.

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Que reste-t-il comme solution aux forestiers pour protéger les forêts ?

La question qui se pose est donc : que reste-t-il comme solution aux forestiers pour protéger les forêts ? C’est le sens même de leur travail : trouver des solutions adaptées à chaque forêt. Si le propriétaire de la forêt (privé dans 83% des cas en France) reste seul décideur sur son bien, les conseils qui lui sont donnés par le forestier professionnel vont s’appuyer sur un ensemble de paramètres incluant notamment la station sur laquelle évoluent les arbres (sol, microclimat, évolution climatique supposée…) et le peuplement existant (taux de mortalité, essence, capacité de régénération naturelle, présence de pathogène, taille de la parcelle…).

A voir également : savdelaforet.fr  questionsforet.com